Atelier D 15/10/2012

Atelier D 15/10/2012

Thème 1 – (se) Poser des questions
sur le modèle de “Le livre des questions” de Pablo Neruda

Ce visage inconnu réfléchit-il? L’ombre ou la lumière?
Quand cesseront les ‘pourquoi’ ? Et les ‘comment’ ?
Ta nuit est-elle claire de lune ou ombre d’arène ?
Est-ce que les astres nous disent d’où nous venons ?
Ton sourire est-il sincère, ou fin d’ adultère ?
La bouteille se hausse-t-elle du col quand le bouchon l’ étire ?
Un bar ? Poisson ou poison ?
Où commencent le connu, l’inconnu et l’inconnaissable ? Et où finissent-ils ?
Faut-il être plein pour délier ?
Mais où est donc or ni car ?
Les légendes urbaines manqueraient-elles de héros ?
Pourquoi 3 minutes sans e ?
Et les coques ? Sombrent-elles dans l’ horizon ?
Pourquoi tant de fins ne s’ en donnent-elles pas les moyens ?

Thème 2 – Portrait :
En mode formulaire

Père Vert de Taire Chou
Mère A privatif Rose
Lieu de naissance Sans toi ni loi, à Lens quoi ! Jardin
Date de naissance Entre big bang et Fukushima (Deglet) Nour
Ecoles Militaire De la Rue kétanou
Domicile En face du bénitier, chez le bernard-l’ermite National
Métier 12, mais 13 Docteur es RMI
Religion Seul maître après Dieu Oubliée
Loisirs Bateau à plume Rire & Chansons
Signe particulier Louche, ascendant Gémaux Boit moins quand il fume

 

Thème 3 – Interview biographique :
En mode questions/réponses

Q : Pourquoi n’avez-vous jamais écrit votre vie ?
R :  Pourquoi l’écrire ? Et surtout, pourquoi la lire ?

Q : Les gens heureux n’ ont donc pas d’ histoire ?
R : Joker …

Q : Si vous deviez l’écrire, par quoi commenceriez-vous ?
R : Par ‘il est une fois’. Ici et maintenant, présents.

Q : Y a-t-il des choses à conserver pour d’autres vies ?
R : Sans doute: mes doutes.

Q : Un exemple de doute ?
R : Oui. Mais je doute qu’il touche ceux qui en liraient l’issue. Le doux doute comme un meurtre sans criminel.

Q : Alors, dîtes !?
R : Pas si vite. A l’heure dite j’ écoute

Thème 4 – Souvenirs de l’objet ‘téléphone’.
Commencer par ‘Je me souviens’ (anaphore pour les nulles nunuches. ‘Moi Président’, tu captes, sale con?)

Je me souviens d’un objet lourd, rare, important, à la poignée trop grosse et aux trous de cadran coupants. De sa lenteur à composer les numéros. Heureusement, il n’y en avait que 6. Le 22 à Asnières n’ était plus qu’ une blague de fin de banquet républicain. Dans un lieu de passage, ou au contraire un cabinet secret, c’était selon … le nombre de cadavres familiaux probablement.

Je me souviens des 1° mobiles aussi, format batterie 12 volts blindée militaire, antenne stratosphérique, extraits mi-nu-tieu-se-ment de leur étui, un 4×4 gonflé au bitume ciré. C’était bien avant la Rolex de leurs 50 ans.

Je me souviens de ces nuits blanches, passées à composer des listes successives de numéros modem dans la pénombre d’un bureau transformé en cellule monacale dédié au culte du dieu cyber, pour envoyer quelques zéros et presque autant de uns, ou en recevoir d’aussi anonymes correspondants sans visage. Une décharge de clics, un hululement de porteuse et le frisson du voyant vert, après le rouge tout bouge. Vers un autre cagibi désert, dans un autre fuseau horaire.

Je me souviens de ce passage initiatique des collégiens vers le GSM, l’ouverture frénétique du carton surdimensionné  d’avant le greenly correct. Le vibreur n’était pas seul à rêver d’ impunité relative pour des soirées non (r)accompagnées et de sorties – de route. Magie du sans-fil à la patte, caméléon.

Je me souviens aussi de ces moments passés à l’attendre, le tamagoshi en mode BO Apocalypse Now, sans savoir si elle se trouvait derrière un de ces murs qui ne savaient même plus à quoi avait pu ressembler une mandoline.

Je me souviens enfin de ce SMS si récent, ici recopié, afin qu’il fane et reste:

” Aujourd’ hui à midi,
Le soleil sous les nuages,
A vu, sans en prendre ombrage,
Ton sourire béni.
Nul ne sait pourquoi il a rougi,
Mais pour la pluie c’ était fini”.

Thème 3 – Débuts de phrases imposés

On venait de baptiser le bébé.
On venait de baptiser le bébé. Le curé, courroucé, dissimulait à grand peine la virginale gerbe de la 8° merveille du monde sur son surplis, immaculée, certes, mais déplacée en ce moment de grâce apostolique. L’ innocente candeur était repue. Le pasteur invité ricanait derrière sa pilosité naissante elle aussi, bêtement bien sûr, en ce jour si sein. Sa bru n’avait pas vu la cène. Elle avait trop bu mais le photographe avait opportunément été pris en otage par le buffet champêtre, et son garde, champêtre lui aussi, ne lâcherait rien avant épuisement des stocks liquides, voire lipides. Seuls les enfants peuvent entrer dans le royaume de Dieu. Pour ces 3 là, il était bien trop tard, le royaume leur était passé sous la couperose peu après que ce même curé ne les ait baptisés.

J’ai souvent l’impression d’être observé…
J’ai souvent l’impression d’être observé, en particulier par ma voisine, une dame au parfum si s’lave solide et lente à humer la vitre, et d’autant plus lente à quitter le spectacle qu’il est gratuit. Ses 2 yeux immenses, aussi mobiles qu’un aquarium oublié, riaient peut-être autrefois: c’était avant que le fils ne finisse au Tranxène et qu’ elle n’ enterre et sa fille et sa vie pour mieux déterrer celle d’autrui. J’ai souvent l’impression d’être observé. Je leur en ai fait l’observation. Mais observer l’étiquette n’est pas leur tâche d’été.

Assez vite j’ai compris qu’on me cachait l’essentiel
Assez vite j’ai compris qu’on me cachait l’essentiel. Alors je suis allé cherché une bouteille à la droguerie, et mis le feu. L’existence de “on” a pris fin dans l’essence.

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